Bénéficiaire en assurance-vie : on choisit les enfants ou le conjoint ?
Publié le 1 juillet 2024 sur Gestion & Patrimoine
Savez-vous que la clause bénéficiaire dans un contrat d’assurance-vie permet d’éviter les droits de succession, de protéger vos enfants et votre conjoint, mais aussi de choisir les bénéficiaires que vous souhaitez désigner ? Si vous êtes parent, peut-être vous êtes-vous déjà demandé qui il était préférable de mettre en bénéficiaire dans votre contrat ? Votre conjoint.e, père/mère de vos enfants ou plutôt vos enfants ? Ou les deux peut-être ? On vous propose ici quelques stratégies, en sachant qu’il n’y a pas réponse universelle.
SI VOS ENFANTS SONT EN BAS ÂGE
Si vos enfants sont en bas âge, il est peut-être judicieux de privilégier votre conjoint comme bénéficiaire principal. Effectivement, si par malheur, vous deviez mourir subitement, votre conjoint se retrouverait seul pour élever vos enfants.
Il perdrait une bonne partie des ressources (dans l’hypothèse où vous auriez des revenus similaires). Et il faut le dire, il aura certainement besoin de temps pour retourner au travail. Un long arrêt maladie n’arrangera donc pas les finances.
Pourtant, il faudra continuer à payer les charges de la maison, le prêt de la voiture, les vêtements des enfants, les activités, les courses…
Le fait de le désigner comme bénéficiaire principal l’aidera à surmonter plus facilement tout ça. Libre à lui ensuite de placer un minimum d’argent sur le compte épargne de vos enfants.
Comme dit dans notre article « Assurance-vie : le pouvoir de la clause bénéficiaire ! », vous pouvez choisir n’importe quel bénéficiaire dans votre contrat, et également décider de la répartition du capital. Rien de vous empêche donc de mettre par exemple 10 % du contrat au nom de vos enfants.
Exemple :
Vous êtes mère de 2 enfants et vous avez souscrit un contrat d’assurance-vie avec un capital de 100 000 €. Dans la clause bénéficiaire, vous pouvez parfaitement indiquer que vous souhaitez laisser 10 000 € à chacun de vos enfants et que votre conjoint bénéficiera du solde du contrat, soit du reste (80 000 €).
SI VOS ENFANTS SONT ADOLESCENTS
Ici, la stratégie peut être un peu différente. En effet, vos enfants seront bientôt en âge de partir de la maison.
S’ils sont étudiants, il faudra leur payer les études, l’appartement, le permis, la voiture… Mais quelques années plus tard, vos enfants prendront normalement leur envol. Et en tant que jeunes actifs, ils auront certainement des projets en tête qu’ils voudront concrétiser par leur propre moyen.
L’idéal dans ces cas-là serait de répartir le montant du capital entre votre conjoint et vos enfants. 60 % pour le conjoint et 40 % pour vos enfants pourrait être intéressant.
Cela permettra à votre conjoint de se remettre sur pied tout en gardant la main sur les besoins de vos adolescents. En parallèle, le fait de laisser un minimum d’argent aux enfants leur donnera un véritable coup de pouce lorsqu’ils voudront concrétiser un projet (achat de leur résidence principale, mariage, voyage…).
SI VOS ENFANTS SONT ADULTES
Si votre patrimoine est assez conséquent et vos enfants gagnent bien leur vie
Si votre patrimoine contient de l’immobilier, des liquidités… Et que cela est assez conséquent, votre conjoint ne devrait pas avoir de difficultés à se remettre financièrement. De plus, si vos enfants gagnent bien leur vie, aucune inquiétude à leur sujet.
Dans ces cas-là, aucune prise de tête, vous pouvez repartir le capital à égalité. Si vous avez un conjoint et 3 enfants par exemple, donnez à chacun 25 % du capital.
Votre patrimoine est assez conséquent et vos enfants n’ont pas beaucoup de moyens financiers
Si votre patrimoine est assez conséquent comme dans l’exemple précédent, mais que vos enfants ont quelques difficultés à chaque fin de mois, alors privilégiez vos enfants. Cela leur permettra de faire face à différents prêts par exemple (habitation, voiture, études des enfants…).
Si vous avez deux enfants par exemple, vous pouvez le répartir de la manière suivante :
- 40 % pour chacun de vos enfants ;
- 20 % pour votre conjoint.
Si votre patrimoine est limité et vos enfants gagnent bien leur vie
Si, à l’inverse, votre capital est limité, mais que vos enfants gagnent bien leur vie, privilégiez votre conjoint.
En effet, vos enfants n’auront pas de véritables besoins financiers. Par contre, il faudra que votre conjoint prépare sa retraite (ou un maintien à domicile/une entrée en EHPAD suivant l’âge qu’il peut avoir). Et malheureusement, cela coûte de l’argent.
Si vous avez deux enfants par exemple, vous pouvez le répartir comme ceci :
- 10 % pour chacun de vos enfants ;
- 80 % pour votre conjoint.
Votre patrimoine est limité et vos enfants n’ont pas beaucoup de moyen
C’est peut-être le cas le plus compliqué, car vous ne voulez léser personne. En tant que Conseillers en Gestion de Patrimoine, nous pensons qu’il serait préférable de privilégier votre conjoint, et ce, pour la même raison que l’exemple précédent. En effet, votre conjoint va avoir besoin de préparer sa retraite et/ou son maintien à domicile. Et s’il n’est pas capable de le faire, vos enfants devront l’aider financièrement. Pourtant, dans ce cas précis, vos enfants n’ont déjà pas beaucoup de moyens. Aider leur père/mère risquerait donc de les mettre dans une situation financière encore plus complexe.
Si vous et votre conjoint avez plus de 70 ans
Si vous et votre conjoint avez plus de 70 ans et que votre patrimoine est assez conséquent, il serait judicieux de privilégier vos enfants. Voyons pourquoi.
Imaginons que vous et votre conjoint ayez chacun un contrat de 100 000 €. Si vous décédez et que votre conjoint est le seul bénéficiaire, celui-ci récupérera les 100 000 €. Toutefois, n’oublions pas que les versements qui interviennent après 70 ans, n’ont plus le même abattement. En effet, on passe de 152 500 € par bénéficiaire à 30 500 € tous bénéficiaires confondus. Au décès de votre conjoint, la fiscalité sera alors plus lourde pour vos enfants.
Dans ce cas précis, l’idéal serait donc de répartir comme ceci :
- 30 % pour votre conjoint (soit l’équivalent de l’abattement) ;
- 70 % à répartir entre vos enfants.
La répartition d’un capital n’est pas chose aisée, car il y a différents facteurs à prendre en compte (âge, capital existant, sentiment …). Les stratégies que nous vous avons proposées dans cet article peuvent convenir à certains, mais pas forcément à d’autres. Bien évidemment, nous pouvons vous accompagner dans votre réflexion. En effet, en tant que Conseiller en Gestion de Patrimoine, nous sommes parfaitement neutres. Il est donc plus simple pour nous de savoir qui privilégier en fonction de votre patrimoine existant. N’hésitez pas à nous contacter via le formulaire ci-dessous. L’un de nos CGP le plus proche vous recontactera dans les plus brefs délais.